Etienne Pierart est un photographe et grand reporter international. Il nous a fait l’honneur d’accepter que l’une de ses remarquables photographies de la Sainte-Victoire, aux lumières du crépuscule, soit présentée sur la page d’accueil de notre site.
David Notaires – Aix en Provence vous invite à découvrir l’univers et le parcours époustouflant de cet artiste de talent à travers un entretien inédit.
Pouvez-vous nous rappeler brièvement votre parcours ?
Etienne Pierart : J’ai effectué une carrière internationale de 12 années au service de l’ONU et de la Banque Mondiale, en Afrique, en Amérique Latine et en Siège à Washington, New York, Genève et Vienne. En outre, plus récemment, j’ai réalisé quelques missions ponctuelles pour l’ONU en Syrie, en Irak et au Sud-Soudan. J’ai alors travaillé comme photographe de presse.
Je suis auteur photographe et grand reporter professionnel indépendant depuis 2000. C’est d’ailleurs le moment où je me suis définitivement installé à Aix-en-Provence, au terme de ma dernière mission de longue durée au Kosovo avec les Nations Unies.
« Un grand voyageur qui, s’abstenant de recourir aux moyens sophistiqués de la retouche d’image en post-production afin de nous donner à voir des images très réalistes (…), suit un chemin exclusivement intérieur, qui représente une sorte d’initiation à la vie dans son authenticité la plus sincère. »
« La planète est son studio » peut-on lire d’une critique d’art sur votre site web. Quelle est votre attache à la ville d’Aix-en-Provence ?
Etienne Pierart : J’ai découvert Aix-en-Provence à l’occasion d’un week-end prolongé en mai 1989. A cette époque, j’étais affecté au Siège européen de l’ONU à Genève. La photographie occupait déjà pleinement ma vie et l’intensité des lumières provencales m’avait vraiment boulversé. Premier coup de foudre pour la Montagne Sainte-Victoire : comme une boule de feu…
Ainsi, revenir un jour à Aix-en-Provence était une évidence, le tout était de savoir quand.
En février 2000, alors au Kosovo, je suis revenu à Aix-en-Provence avec la ferme intention de m’y installer au terme de ma mission. Dès lors, tout s’est très vite enchaîné : achat d’un appartement en centre-ville, construction de mon premier laboratoire argentique, développement d’un réseau professionnel. Dès 2002, avec l’arrivée du TGV en Provence, j’ai donc alterné entre Aix-en-Provence et Paris. J’effectuais alors mes prises de vue dans le sud et le marketing de mon travail à Paris.
Je suis très attaché à Aix-en-Provence et à cette splendide région tellement inspirante. Aix m’a beaucoup donné.
Cette photographie a été prise de mon avion près de Gap, il s’agit d’un phénomène météo hivernal. Elle m’a permis d’obtenir la médaille d’argent de la Société des Artistes Français en 2019.
Vous êtes régulièrement salué pour votre captation de la nature sans retouche. A cet égard, vous avez effectué des expéditions dans les pôles arctique et antarctique. Pourriez-vous partager un souvenir de ces expériences sans pareil avec nos lecteurs ?
Etienne Pierart : C’est exact. Je ne suis pas un photoshopeur.
En effet, je travaille encore ma photographie noir et blanc grâce aux procédés argentiques et de nombreux autres procédés anciens. Notamment, les camaïeux de noirs et de gris sont exceptionnels.
Pendant mes reportages polaires et aériens, je travaille avec les meilleurs boîtiers numériques. Ce moyen format me donne une acutance et un piqué exceptionnel.
Les pôles arctiques et antarctiques sont les pivots de notre imaginaire, le support de nos rêves extrêmes, d’absolu et de pureté. Le spectacle est grandiose et il n’y a par conséquent aucune raison de le « trafiquer » et de tricher.
Un de mes plus beaux souvenirs d’expédition (ils sont innombrables) remonte à 2011, lors d’une longue expédition scientifique de 2 mois en Antarctique. C’était plus exactement à Cap Washington au 78ème parallèle. Toute la chaîne animale marine était alors présente en même temps, un véritable casting, bébés manchots qui faisaient leur premier saut dans la mer, des milliers de pingouins empereurs, phoques, éléphants de mer, des orques, baleines, albatros…C’était d’une pureté inouïe. J’étais au bout du monde pourtant il me semblait que cela devait être ainsi au commencement. Je frissonnais d’admiration plus que de froid.
Voici la photographie rare de bébés pingouins empereurs qui font leur premier saut en milieu marin, ce saut peut être fatal…ou pas.
Quel est le rôle du notaire selon vous ?
Etienne Pierart : C’est un partenaire très important pour moi. C’est un très beau métier.
Il est à la fois un légaliste et un architecte, le sage du droit familial. Tout d’abord, mon notaire m’aide à vivre légalement et en toute sérénité avec ce que je possède, de matériel et d’immatériel.
Il m’a rendu d’innombrables et précieux éclairages.
De plus, son rôle sera essentiel dans la préparation de mon « après ».
Quels liens voyez-vous entre votre métier et le nôtre pour la société dans laquelle nous évoluons ?
Etienne Pierart : Ce que je trouve à la fois surprenant et enthousiasmant, c’est la synergie qui existe entre mon notaire, homme public et notable reconnu et moi personnage très atypique, parfois en attente de reconnaissance.
D’ailleurs, lorsque mon notaire à décoré son bureau de deux de mes photographies, vous ne pouvez pas vous imaginer la joie éprouvée après une telle marque de confiance.
J’ai éprouvé la même émotion lorsque l’Office a mis en ligne sur sa page d’accueil de site, une de mes photographies aériennes de la Montagne Sainte-Victoire. C’est une photographie qui perdurera. Six secondes pour capter la Sainte Victoire de la sorte à la fin de l’hiver au crépuscule, six secondes…
La reconnaissance de mon travail par une Institution comme votre Office est inestimable.
Enfin, quelles sont vos actualités ?
Etienne Pierart : Comme pour tous les artistes et acteurs culturels, la pandémie a mis bien à mal mon programme d’événements visuels. Ainsi, il faut reprogrammer ce qui peut encore l’être en 2020 et surtout miser sur 2021.
Fin septembre 2020, une exposition noir et blanc sur l’Arbre et l’Arborescence est programmée à Aix-en-Provence. L’arbre me fascine par son silence et sa grandeur. C’est donc un hommage que je vais lui rendre avec le meilleur de ma photographie argentique, mes gommes bichromatées, mes héliogravures et mes lithographies, tirages au platine et palladium et mes cyanotypes.
Egalement, en septembre 2020, mon agent artistique à Florence de la « Stengel Collection » organise une grande exposition internationale du réseau OpenArtCode intitulée « Towards Net Zero Emissions » sur la problématique du réchauffement climatique. J’y présenterai plusieurs de mes photogaphies aérienne de Camargue, illustrant de façon criante les enjeux environementaux de cette splendide région.
En outre, en décembre 2020, je présenterai avec mon amie et partenaire artistique, un projet photographique de peinture sur corps. Ce projet de « Bodypainting » s’intitule « Convergence » et sera tiré sur papier Gampi à la feuille d’or. L’exposition aura lieu au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts au Caroussel du Louvre à Paris. Il s’agit d’un projet sur « l’humain ».
Enfin, en 2021, plusieurs expositions sont programmées à Paris, Arles, Venise et Tokyo.
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Etienne Pierart est membre sociétaire à Paris de la Société des Artistes Français (médaille d’argent en 2019). Il est de plus est membre de la Société Nationale des Beaux-Arts (médaille d’or en 2013 et de bronze en 2019).
Il vit et travaille entre Aix-en-Provence, Bruxelles et Genève.
Propos recueillis par Elodie Letouche, pour David Notaires – Aix en Provence
