La clause de révocation des testaments antérieurs, à quoi ça sert ?

Un riche américain résident de Monaco avait rédigé un premier testament léguant toute sa fortune au Prince Albert II de Monaco ; deux mois plus tard, il rédige un nouveau testament au profit de sa compagne et d’œuvres de charité. Il décède en l’état des deux testaments, et les héritiers potentiels – le Prince et la veuve – se confrontent judiciairement pour que soit appliqué le testament en leur faveur.

N’attendez pas de trouver qui héritera vraiment dans le prochain Gala pour mettre à jour votre propre testament ! Consultez votre notaire pour éviter des incompréhensions et des problèmes dans la mise en œuvre de vos dernières volontés après votre décès.

En effet, jusqu’à votre propre décès, le Code Civil prévoit que vous pouvez modifier ou révoquer, totalement ou partiellement, votre testament. En principe, la révocation d’un testament doit être expresse. C’est pour cela qu’en présence de plusieurs testaments successifs dont le plus récent n’emporte pas révocation expresse des précédents, les différents testaments s’appliquent cumulativement. La date du testament ne sera prise en compte que pour le cas où les dispositions antérieures sont incompatibles ou contraires aux nouvelles dispositions, ces dernières révoquant alors tacitement les anciennes.

Comment savoir si les dispositions du précédent testament sont incompatibles ou non avec les nouvelles ? Soit les parties s’accordent sur la révocation tacite de ces dispositions, aux termes d’une convention d’interprétation ; soit, en cas de désaccord, il reviendra au juge saisi d’interpréter la volonté du testateur au vu des termes employés et des circonstances au cas par cas.

Pour éviter les aléas d’une telle situation, nous vous recommandons de valider la rédaction de son testament avec votre notaire, afin que ce document reflète correctement vos souhaits.